Établient au Québec depuis 2018, ils pourraient devoir retourner en France

Une famille d’immigrants français qui demeure à Saint-Raymond depuis cinq ans est menacée de déportation à cause d’imbroglios bureaucratiques et de procédures irrégulières, tels que la prise des empreintes digitales des enfants. Ils ont normalement jusqu’au 16 août pour quitter le territoire, mais la famille attend un sauf-conduit qui pourrait lui épargner l’expulsion du pays.

Chantale Lépine – Initiative du journalisme local

« C’est difficile, on a vendu notre voiture hier, on fait nos cartons pis on voit nos enfants très peu manger, très peu dormir, [tout comme] nous aussi, oui c’est difficile », a avoué la mère de la famille menacée d’expulsion, Maïlys Imbault, avec une larme à l’œil.

« Rester au Canada est notre souhait le plus cher et nous voulons que nos enfants y poursuivent leurs études et y vivent », a-t-elle ajouté.

Le député de Portneuf Jacques-Cartier, M. Joël Godin a tenu une conférence de presse, vendredi dernier, le 11 août dans ces bureaux, pour alerter la population. Il soutient la famille dans sa démarche avec le ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller. Cependant il affirme « qu’il est minuit moins une pour la famille qui doit tout quitter au Canada le 16 août prochain. »

Imbroglios administratifs et délais COVID
En 2019, les parents ont envoyé une demande de prolongation de leur visa, mais ils n’ont jamais eu de réponse de la part du fédéral. Ils ont appelé au ministère et se sont fait dire que le tout était normal, compte tenu des délais reliés à la pandémie.

À la fin de 2021, ils ont été convoqués au bureau de l’Agence des services frontaliers du Canada à Québec, pour se faire dire qu’ils étaient des illégaux dans le pays et qu’ils devaient partir. Il n’y a aucun enregistrement de la conversation entre l’agent et la famille pour rapporter les faits, comme cela se fait parfois.

La seule option qui leur a été offerte à ce moment était d’effectuer une demande d’asile, ce qu’ils ont fait. La demande a été rejetée en juin dernier. Le 13 juillet, ils se sont fait dire qu’ils seraient expulsés du Canada et qu’ils avaient un mois pour retourner en France.

Un actif pour la société
Selon le député Joël Godin, cette famille contribue à la société portneuvoise. Elle possède un dépanneur à Saint-Raymond et s’implique dans le milieu. Les enfants y vivent depuis cinq ans et toute leur vie est dans cette municipalité. Maylis Imbault a souligné qu’elle prend la parole publiquement pour sa famille « mais aussi pour les autres qui vont peut-être se retrouver dans [cette] situation ».

Joël Godin a donc interpelé directement le ministre Marc Miller.  Le 16 août est la date butoir pour savoir si le cri du cœur de cette famille aura été entendu ou si elle devra plier bagage et traverser l’Atlantique.